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Libération

L'amour réprisoc

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publié le 4 décembre 2000 à 7h29

Le Serpent conduisait en direction de la Favela Chic, rêvant d'un Paris au bord de l'océan ­ «on roulerait en décapotable sous un soleil permanent, sublimes et cancéreux» ­ quand Marc Lamour appelait depuis le studio où Naomi se faisait shooter par Paolo Roversi: «J'ai passé la nuit dernière avec Lotfi, un festival de tassage, il s'est empalé comme une salope...» Dans la Favela endiablée de percussions brésiliennes, le Serpent repensait à Cyril Thouvenin rencontré au dernier dîner de Kenzo. Le maître lui avait demandé «qu'est-ce que c'est, l'amour réprisoc ?» et il avait répondu «ça n'existe pas», sans trop savoir lui-même s'il voulait parler du mot ou de la chose. On le retrouvait le lendemain au Fumoir de Castel, où Emmanuel de Brantes racontait la party Technikart à Londres. Il avait adoré l'expo Apocalypse de la Royal Academy: «On pénétrait par un sas de décompression sociale, les femmes en vison passaient par une trappe, transformées en rats, et à la fin on voyait le Pape écrasé par une météorite.» L'événement de la semaine resterait le mariage de Dan Ghenacia et de sa princesse Sofia, dans le loft fellinien de Paolo Callia. Sous les tentures richement brodées, W.A.R.R.I.O, Cyril K., Terry et Pacman enchantaient les platines, Ivan Smagghe surgissait en smoking blanc de fontaines décorées de roses et de jasmin, pour immortaliser au polaroïd les divines Aurore et Draghixa. Benjamin, libéré des geôles balinaises, dansait dans ce royaume de poupées et Guillaume la Tortue et