Dès l'ouverture, il y a quatre ans, de l'Avant-goût, Libération avait manifesté sa sympathie à ce jeune chef. Ensuite, il y eut des hauts et des bas. Mais maintenant l'ensemble a trouvé l'équilibre. Aujourd'hui âgé de 39 ans, Christophe Beaufront est allé à bonne école puisqu'il a fait ses débuts chez Michel Guérard, et a assuré le succès du Bistrot de l'Etoile avenue Niel avant de se lancer dans cette aventure avec sa charmante épouse. Est-ce la découverte du vin? En tout cas, à mesure que sa carte de vins et d'alcools se bonifiait, et que le chef partait à la reconnaissance des vignobles, on a l'impression que sa cuisine elle-même trouvait un équilibre bienvenu. Association subtile des saveurs comme dans son pot-au-feu de cochon aux épices et aux patates douces, plat-phare de la maison depuis l'ouverture. Il s'accompagne de gros sel et cornichons, mais aussi d'une sauce safranée au raifort et de chips de gingembre. Ingénieuse réponse à la crise de la vache folle.
Ce balancement entre cuisine classique de bistrot, malheureusement en péril, ouverture aux saveurs du monde et créativité pondérée se retrouve dans une carte qui se renouvelle tous les jours. A la joue de cochon accompagnée de spätzles (pâtes fraîches alsaciennes roulées à la main) répond le cabillaud croustillant au sésame, tagine de poivrons et haricots rouges. Aux tempuras (fins beignets japonais) de crevettes réplique la terrine de faisan aux pieds de cochons. Le chef a inventé un sanglier de sept heures, imité