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Libération

Forteresse assiégée

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publié le 15 décembre 2000 à 8h04

Parmi les rares jeux pour PlayStation 2 à avoir soulevé un certain enthousiasme au Japon, Dynasty Warriors, développé par la Koei Corporation, est probablement celui qui le mérite le plus. A de nombreux égards, on peut considérer ce titre comme le premier d'une nouvelle génération mutante, qui combine une jubilation compulsive du type bourre-pif d'arcades et un semblant de stratégie en temps réel. La sauce, rendue mousseuse par la vitesse des calculs du moteur PS2, ne manque ni de piquant, ni de liant, et le joueur le moins rompu aux codes baston, mû par une jouabilité diablement intuitive, se retrouve très vite pris au piège saignant de la séduction guerrière.

Le prétexte de Dynasty Warriors est une plongée historique dans la Chine impériale du IIe siècle, dont trois seigneuries se disputent le pouvoir.

Le joueur incarne tour à tour divers guerriers issus de chaque clan, sur des champs de bataille successifs d'une vastitude théorique, ou du moins virtuelle, de 60 hectares. On y croise des figures épiques superbement costumées, des chefs de guerre d'une cruauté et d'une résistance croissantes, des passes à conquérir, des forteresses à assiéger et des combattants par milliers (jusqu'à trente guerriers par plan en combat simultané, toujours dans la plus extrême fluidité).

On peut donc voir Dynasty Warriors comme le fruit contre nature d'accouplements monstrueux, où Command & Conquer aurait engrossé Tekken, mais il est également possible d'envisager ce titre sous le seul angle de