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Libération
Critique

Des sapins bien sapés

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publié le 16 décembre 2000 à 8h13

Dans son hall et son sous-sol, ainsi remis en bonne place, le Centre Pompidou héberge Les Sapins de Noël des créateurs, une coproduction Cartier/Marie-Christiane Marek (Paris Première) patronnée par le ministère de la Culture. Sous le flocon blanc dessiné par les Radi Designers, scénographes de cette forêt de quatre-vingts conifères frou-frou, il ne faut pas s'attendre à autre chose qu'un brin de vanité festive, enguirlandée comme une bonne oeuvre puisque cette kermesse est réalisée au profit de la fondation Les Orphelins-Apprentis d'Auteuil. Parmi les talents-aiguille, entre débordements de taffetas, cuir et petites culottes des grandes griffes, on peut s'emmitoufler dans le sapin tricot et boules de laine de Tom Van Lingen. Paul Smith détourne l'arbre de Noël en cône de signalisation rouge et blanc. Chez les designers, ligne claire ou trait d'humour. Christian Ghion propose un sapin à consommer, sous forme de soupes, en branches, le tout dans de grosses boîtes de conserves. Matt Sindall géométrise le cliché en trois fusées rouges. Eric Jourdan a planté un mat de bois dans la terre sur lequel poussent rigoureusement deux planches obliques. Et dans une image triangle projetée sur un mur, Elsa Frances et Jean-Michel Policar ont habilement capturé les Champs-Elysées, la nuit, transformant les phares des voitures en boules-lucioles. Tout cela n'empêchera personne d'entonner: «Minuit crétin, c'est l'heure solennelle...».

Centre national d'art et de culture Georges-Pompidou. Entré