Poumtchak enlève sa casquette et recoiffe sa crête. «Le cuivre est l'instrument rêvé pour faire la fête.» Comme son nom l'indique, Poumtchak est batteur. Dans les Fils de Teuhpu, une fanfare de doux dingues à l'esprit alternatif et militant. «Tu sors le matos du coffre et tu joues. C'est chaleureux et antidépresseur, comme le chocolat.» Pour Michèle, spectatrice enthousiaste tombée par hasard sur Ceux Qui Marchent Debout au coin d'une rue parisienne, «c'est simplement de la musique qui dégage de la bonne humeur. Les musiciens sont proches du public, ils ne se prennent pas au sérieux». Malgré l'engouement récent entretenu par le succès du film les Virtuoses, les clichés sur les fanfares ont encore la peau dure. Pour beaucoup elles riment encore avec ennui, ringardise, «martialité». «On essuie les plâtres depuis près de dix ans à cause de ce terme», déplorent les membres de Ceux Qui Marchent Debout (CQMD), considérés comme les pionniers de ce renouveau. «Quand ils nous voient en photo avec nos instruments, ceux qui ne nous connaissent pas pensent qu'on fait une musique pour vieux.» Leurs instruments ? Un trombone, une trompette, un banjo, une grosse caisse, une caisse claire et un soubassophone, l'instrument emblématique de la fanfare. Un cuivre grave à trois pistons, quasi organique, qui s'enroule autour du corps du musicien et se termine en un énorme pavillon qui débouche au-dessus de la tête.
Esprit bistro. A l'origine de CQMD, il y a la rencontre vers la fin des années 80 e