Un monde fou à la galerie Kamel Mennour, et notamment ce jeune homme rose d'émotion et bafouillant à sa voisine: «Non, mais toi tu comprends quoi?» Réponse de la voisine, les baskets enlacés, assez embarrassée: «Ben, comme toi...» Oui, ce n'est pas si facile de dire abruptement ce que l'on peut comprendre de Tulsa, une série de photographies des années 60 prises par un certain Larry Clark, alors sous influence quotidienne (amphétamines + alcool), et aujourd'hui en pleine préparation de son prochain long métrage, Bully.
Peut-être, est-il juste de retenir l'absolue candeur de ce jeune junkie américain s'envoyant alors en l'air avec ses copines et l'appareil-photo, sans penser à rien, ni au bien ni au mal, ni à papa ni à maman, ni à l'iconographie américaine rose bonbon... Comme il a réussi à échapper au pire (mais il a écrit dans l'exposition, «La mort est plus parfaite que la vie»), Tulsa, devenu livre culte en 1971, aura finalement porté chance à Larry Clark, né à Tulsa (Oklahoma) en 1943. En plus des vintages qui coûtent le prix d'une voiture quatre places , on peut aussi découvrir des photographies de plateau de Kids, son premier film réalisé en 1995. Elles sont empreintes d'une sorte d'incroyable douceur. En apparence, car ces petits monstres aux sourires si blancs sont, eux aussi, déjà coupables du meilleur comme du pire....
Galerie Kamel Mennour. 60, rue Mazarine, 75006. «Epiderm» jusqu'au 30/01. Un catalogue (édition limitée) sera disponible début janvier, mais on peu