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Libération
Critique

Dans ses p'tits papiers

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publié le 21 décembre 2000 à 8h22

Papier «Ingres» d'Italie, papier tissé du Japon, papier «Toscane» venu d'Espagne, papier biologique d'Allemagne, troué et filandreux. Du raphia ou du velours, du carton-plume ou du papier-calque. Depuis plus de trois ans, depuis qu'elle s'est découvert une passion et un filon en bricolant le faire-part de son fils, Isabelle Rivoire-Grange assemble, coupe, superpose, coud. Des matières et des couleurs. Des faire-part de mariage, de baptême, des cartes de voeux, des menus, des boîtes à dragées. Pas de boutique, juste un atelier dans le même immeuble que son appartement. L'ancienne étudiante des beaux-arts de Lyon reçoit ses clients dans quinze confortables mètres carrés, entre ses rangées de pots à crayons et son scanner. «Ils restent des heures à me parler de leur mariage, de la naissance de leur fils... Je fais quelques dessins, des prémaquettes. Je veux qu'ils aient l'impression de construire avec moi un bout de leur cérémonie.» A l'abri des regards du mari, madame lui fait parvenir un motif de la robe pour l'assortir aux faire-part. Monsieur gribouille un motif qu'il veut retrouver sur les cartons. «J'ai une relation très forte avec eux....» Quand elle se fait peinturlurer les mains au henné lors d'un récent séjour au Maroc, Isabelle s'empresse d'«e-mailer» à l'une de ses clientes: «Ça m'a donné des idées pour votre faire-part...» Elle détourne aussi des produits industriels (voile synthétique non tissé et neigeux, sachets de composants électroniques couleur essence...). M