Rien que l'idée, un CD-Rom «pour filles» fait frissonner, les jeux de Barbie et autres nunucheries que les fabricants ont balancé aux prépubères femelles ces dernières années étant assez remarquables dans le genre: «Deviens une vraie petite femme qui sait coudre et s'intéresse à la mode.» Bref, pour rattraper le coup après la hotte du Père Noël, il y a donc Julia, «retour vers le futur», un jeu d'aventures qui prétend être «un jeu d'enquête délirant rien que pour les filles», ostracisme assez agaçant pour nos amis garçons, d'autant qu'on ne voit guère pourquoi les deux sexes n'y joueraient point. Julia s'est disputée avec sa mère, ce qui, jusque-là, n'a rien de remarquable; elle se confie à sa e-copine Mel, par mail (jeu de mots, sans doute); lui dit qu'elle voudrait recommencer cette journée et, paf, se retrouve dans le San Francisco des années 60, 1967 exactement. Soit l'année où ses parents se sont rencontrés, l'été de l'amour. Mais, cette année-là, un vilain a tout fait pour que la rencontre ne se produise pas; donc, si Julia n'intervient pas, ses parents ne se rencontrent pas; et donc, on l'aura compris, Julia n'existerait pas. C'est dire l'importance de l'enquête sauver sa propre existence , sans parler du côté divan de la chose «Je suis toute-puissante dans la rencontre de mes parents» ni du fantasme de l'action sur le passé, le «et si, et si». Non qu'on s'exalte franchement passé 30 ans à jouer à faire se rencontrer les parents de Julia, vu qu'on n'est pas arr
Critique
De filles en aiguille
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par Emmanuèle Peyret
publié le 5 janvier 2001 à 21h23
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