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Bandes de jeu

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Leur ordinateur sous le bras, ils débarquent dans des salles des fêtes ou des amphis. Et c'est parti pour une trentaine d'heures de bataille en réseau à coups de sodas et de pizzas tièdes.
publié le 6 janvier 2001 à 21h36

Ils déchargent leurs ordinateurs harnachés sur la banquette arrière de leur voiture, sortent les sacs de couchage, déballent les provisions... Il est 10 heures, les «gamers» débarquent, bouteille de Coca et paquet de chips sous le bras. Le siège de la salle des fêtes sera long : la trentaine de joueurs ne repartira que le lendemain, vers 15 heures... Ce matin, ils sont déjà une dizaine à ne pas vouloir perdre une miette de ces quelque trente heures de jeux vidéo en réseau, «l'Underground Lan v.1.0». Pour être underground, le rendez-vous l'est. Perdu au fin fond de la Seine-et-Marne dans une salle des fêtes poussée au milieu des potagers de Fontaine-le-Port. «On a eu du mal à trouver une mairie qui veuille bien louer une salle pendant deux jours à des jeunes...», explique Arnaud Duplessier, 19 ans, alias Killer77, l'un des quatre organisateurs venus de Melun.

Alors que la Lan Arena 5 réunit huit cent cinquante «gamers», ce week-end à La Plaine-Saint-Denis (lire ci-contre), beaucoup de jeunes joueurs ont pris l'habitude de se lancer à coups de sodas et de pizzas tièdes dans des jours et des nuits de réseaux locaux : ordinateurs connectés entre eux, ils jouent ensemble dans une même partie.

Les plombs sautent. Ils avaient 6 ans quand ils se défoulaient avec Pac Man sur leur Amstrad. Désormais, ils se font sauter la cervelle dans les labyrinthes de Counter-Strike. Réservé il y a cinq ans aux seuls Hard Core gamers, le réseau s'est rapidement démocratisé, hausse du taux d'équipemen