C'est à la faveur de la retransmission télévisée du prestigieux concours Long-Thibaud qu'on a découvert Cédric Tiberghien, premier prix pour l'année 1998. Virtuosité, souci de la forme, variété des couleurs, absence d'afféterie, équilibre royal, Tiberghien emballait littéralement avec un Concerto n° 2 de Liszt rationnel et humain, loin de toute velléité démonstrative. On a eu depuis l'occasion de vérifier sur scène que Tiberghien fait partie avec Hélène Grimaud, Frank Braley ou François Frédéric-Guy des plus prometteurs pianistes de sa génération. Né le 5 mai 1975 à Colombes de parents médecins et mélomanes, formé par Jacqueline Roy, Frédéric Aguessy et Gérard Frémy, le jeune Cédric s'est d'abord passionné pour le formalisme logique et mathématique, la biologie et la littérature. Mais les masterclasses avec Weissenberg, Fleisher, Sebök, Bashkirov ou Frankel, les disques et les concerts de Richter, Argerich, Lipatti ou Zimerman l'ont rappelé à sa vocation. Une parenthèse biographique qui explique peut-être d'où vient ce Debussy inattendu, qu'il a choisi d'offrir pour son premier enregistrement chez Harmonia Mundi. Tiberghien ne sacrifie pas à l'exercice «impressionniste» ou «pointilliste» de rigueur, a une façon très personnelle d'évoquer les Jardins sous la pluie ou la Soirée dans Grenade. Le jeu tout aussi imaginatif et poétique que parfaitement contrôlé trahit une volonté quasi analytique de maîtriser tous les détails de la partition, avant d'en proposer sa vision. Ce qui
Dans la même rubrique