Amethyst Rock Star déroute au premier abord et envoûte aussitôt, au moins aussi vite que son auteur Saul Williams vous conquiert sur scène. Enregistré dans les conditions du live, cet album coproduit par Rick Rubin (Beastie Boys, Johnny Cash) du poète-acteur de Slam risque de faire date dans l'histoire de la musique contemporaine. Concentré d'intelligence, chargé de tourment poétique, Amethyst Rock Star et ses mélodies sont traversés par les plus puissantes rythmiques actuelles. ...nergie rock, furie jungle et hip hop viscéral cohabitent en bonne intelligence. Penny For A Thought au beat imparable se termine en déflagration jungle. Là, le poète, qui évoque Rakim, Scott La Rock et qui prend la voix d'un Snoop et d'un 2Pac, avoue que certaines libertés d'expression le rendent nerveux. Robeson débute comme une chorégraphie de Dancing In The Dark et Tao Of Now, construit entre un accord de violon et un breakbeat drum'n'bass, est illuminé par la présence au chant d'Esthero. Fearsless est une version très personnelle de She's Out My Life de Michael Jackson, martyrisé par un riff de guitare saturé presque heavy metal sur lequel Saul Williams démontre qu'en plus d'être un poète magistral, il est un chanteur plutôt doué. L'entêtant Om Nia American bénéficie de la participation de Chad Smith, le batteur de Red Hot Chili Peppers, groupe dont l'influence est omniprésente sur les titres les moins sombres. Un album riche, dense, inépuisable couronné par le magnifique Wine, presque lennoni
Critique
Saul Williams
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par Stéphanie Binet
publié le 13 janvier 2001 à 21h47
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