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Libération

Florence, fille ouverte

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publié le 19 janvier 2001 à 22h00

L'homme arrivé en haut de la montagne aime à se reposer. Parfois, il se demande pourquoi il grimpe. Pour la beauté du geste, pour l'odeur des genêts en fleurs, pour la chaleur du paysage, pour le casse-croûte sorti du havresac? Souvent, il ne sait pas et se dit qu'il aurait mieux fait de rester au chaud et de se connecter sur un site qui vaut tous les plus beaux panoramas du monde libre.

«Dans multimédia, disait Jean-Claude Plantougue, heureux visionnaire de nos existences futures, il y a ultime.» «C'est tout à fait juste, maître», rétorquaient ses disciples-surfeurs, le pouce levé. «D'ailleurs, regardez, poursuivaient les apôtres, sur le site de Florence, il y a du texte qui nous fait toucher du doigt le bout de l'autoroute, là où une fois passé le péage, il n'y a plus rien à faire, sinon s'abandonner aux délices de la lecture.» «Et de la bonne», rajoutait le plus expérimenté.

Car l'an qui passa récemment vit Florence, fille ambidextre au moins, écrire à quatre mains un journal intime érotisant qui rallume chez l'ancien la flamme de ses 23 ans. Il s'agit donc d'un dialogue que ni Diderot ni ses carmélites auraient renié. «Hier, tu me forçais à avaler la chaux vive de ton corps. Ma bouche en conserve l'agréable goût chatouillant de millions d'êtres en devenir», écrit par exemple la gloutonne qui n'a pas oublié la théorie des grands chiffres. «J'ai envie de toi avec violence, de ta peau, de tes yeux, je ne veux pas t'appartenir comme je lui ai appartenu autrefois, lui et sa que