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Libération
Critique

Serial Schoenberg

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publié le 19 janvier 2001 à 21h58

Cruel dilemme ce soir pour les fans de Schoenberg. A 20 heures, salle Pleyel, le Philharmonique de Radio France, dirigé par Eliahu Inbal, donne (en plus du Concerto pour piano n° 4 de Beethoven, avec Christian Zacharias) la rare Echelle de Jacob, écrite par le père du sérialisme pour surmonter l'angoisse de la Première Guerre mondiale, et créée après sa mort par Kubelik. Inbal, qui a enregistré cet «oratorio philosophico-talmudique questionnant la finitude de l'homme» pour Denon, confiait, hier, avoir travaillé la spatialisation des cinq orchestres, du choeur et des neuf solistes (dont Dietrich Henschel et Marie Devellereau), dans le respect scrupuleux des indications du compositeur. «Suite de variations sans thème, confiant à chaque soliste un rôle allégorique, autant qu'un espace musical caractérisé», l'Echelle de Jacob est pour Inbal «une oeuvre capitale», ce dont on pourra juger en direct sur France Musiques. A la même heure au Théâtre du Châtelet, Pierre Boulez donne le coup d'envoi de son cycle Bartók avec l'Orchestre de Paris qu'il dirige, dans Deux Portraits et le Mandarin merveilleux, mais donne également en ouverture de programme avec l'Ensemble intercontemporain, le Pierrot lunaire de Schoenberg, avec (comme sur l'enregistrement Deutsche Grammophon paru il y a deux ans) la soprano Christine Schäfer dans le rôle-titre. Une oeuvre que Boulez qualifierait sans doute lui aussi de «capitale».

Salle Pleyel. 20 heures. 252, rue du Faubourg-Saint-Honoré. 75008 Paris. Loc.