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Libération
Critique

Soie gore

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publié le 22 janvier 2001 à 22h05

C'est une musique qui suscite l'imaginaire. Des compositions élaborées sans être pédantes, portées par une formation audacieuse : clarinette, clarinette basse, guitare ou banjo, percussions et violoncelle. Les Enfants des autres revendiquent une parenté multiple, de Hendrix à Bartók et du jazz au hardcore en passant par John Zorn, Ravel ou Debussy. Ces «fils de» ne sont pas classiques. Nés en 1997 de la rupture des Sons of the Desert dont sont issus deux musiciens, ils se produisent dans les bars et sur les scènes rock. Ils frayent avec Néry, Jasmine Band, Marcel Kanche, Charlotte, etc. Leurs morceaux se suivent comme autant de saynètes presque cinématographiques, mises en contexte par des préambules loufoques. Ces histoires commencent comme des comptines et finissent en carnage. La douceur des clarinettes, la soie profonde du violoncelle installent des atmosphères bucoliques jusqu'au moment où tout dérape, un riff de guitare saturée, un roulement de batterie, et ce tableau parfait bascule dans le gore. Les Enfants des autres développent un registre à la fois naturaliste et fantastique. Un univers sonore de flore urbaine et de nature industrieuse. Des ambiances tantôt romantiques, tantôt inquiétantes, qui font penser aux Lounge Lizards. Un syncrétisme musical frais et inventif.

Divan du monde. 75, rue des Martyrs, 75018. Ce soir à 20 h 30, 60 F. D'Elph, chanteuse effrontée, sera également à l'affiche de cette programmation présentée à l'initiative des studios Acousti.Tél. 01