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Libération
Critique

Kermesse russe

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publié le 26 janvier 2001 à 22h12

Pour la sixième année consécutive, René Martin (créateur à succès du Festival de La Roque-d'Anthéron, qui s'est imposé comme l'un des carrefours du piano mondial) fait événement à Nantes, où il propose de découvrir, en trois jours, l'oeuvre d'un compositeur ou une musique nationale, donnée dans sept salles de concert de la ville. Après Mozart, Beethoven, Schubert, Brahms, la musique française et Bach, la Folle Journée de Nantes 2001 est consacrée à la musique russe. L'an dernier, plus de quatre-vingt-dix mille tickets avaient été vendus avant le coup d'envoi de la manifestation qui s'exporte désormais en Europe et aux Etats-Unis... Cette année, l'affiche est tout aussi impressionnante et aligne des solistes du calibre de Vadim Repin, Pieter Wispelwey, Laurent Korcia, Kirill Troussov, Nicolas Angelich, Nikolaï Lugansky, Hélène Grimaud, ainsi que quelques grands chefs comme Svetlanov et Sanderling. La fréquentation record de ce festival un peu délirant prouve que le public n'est pas dérouté par cette offre inhumaine de concerts. Sur France-Musiques, qui diffuse tous les ans certains d'entre eux en direct, force est de constater que le caractère marathonien de l'entreprise est fatal à la plupart des musiciens qui donnent parfois le sentiment de déchiffrer, pendant qu'ils les jouent, des oeuvres nécessitant plusieurs jours de répétition. Mais ne serait-ce que d'un point de vue pédagogique, la «Folle Journée» remplit sa fonction, au point que des magazines comme Diapason et le Mo