Menu
Libération
Critique

Poupées en chambres folles

Article réservé aux abonnés
par
publié le 6 février 2001 à 22h39

«La maison de mes rêves a 2 000 pièces, j'ai construit des maisons de poupées aux décors imaginaires.» Méticuleux, le Belge Christophe Coppens a réalisé sept meubles accueillant soixante-dix miniatures: une chambre pour mourir, un salon où brillerait toute l'année le sapin de Noël, un sanctuaire pour le ticket de cinéma d'un premier rendez-vous. Plongés dans la pénombre, ces cabinets de curiosité sont exposés à Bruxelles au rez-de-chaussée du musée Charlier. Au visiteur d'ouvrir chaque porte pour découvrir ses mises en scène baroques, entre rêve et cauchemar. La visite terminée, il est temps de monter à l'étage pour découvrir un appartement déserté. Même ambiance de décadence luxuriante, morbide et raffinée, avec une installation mettant en scène la dernière collection d'objets pour la maison de Christophe Coppens. Des articles surréalistes se mêlant avec bonheur au mobilier, aux faïences et aux tableaux du musée. Sur la table de la salle à manger brûlent des bougies en forme de tête de mort cubiste. Un motif de crâne également décliné en table basse, lustre de cristal, miroir de poche. Des boîtes de Coca vides traînent sur un secrétaire, et dans la chambre, comme un cadavre en vison, un traversin repose sur le lit. Sombre et romantique, le travail de Christophe Coppens doit autant aux décors des films de Luchino Visconti qu'aux installations de Christian Boltanski. Le garçon s'était fait remarquer à ses débuts avec des chapeaux en vitrail et en verre soufflé. Lassé par l'ét