Deux Transparents + 1 : le titre de cette exposition (présentée avec la collaboration d'André Magnin et de Franck André Jamme) est tiré d'un livre, Deux Transparents, d'Octavio Paz, dans lequel l'auteur parle de deux personnalités, Marcel Duchamp et Claude Lévi-Strauss. Le «1», ici, correspond à Seydou Keïta et à ses toujours surprenantes photographies. Quant aux «Deux», il s'agit de Acharya Vyakul et de Frédéric Bruly Bouabré. Le premier est mort en mai dernier. Il allait avoir 70 ans et était né en Inde, à Jaïpur. «Vyakul», ce qui en sanscrit signifie «l'excité», «celui qui est sans repos» (il l'a donc trouvé depuis), collait à son tempérament et à son activité débordante de peintre (depuis son adolescence) et d'écrivain (nombreux livres et poèmes). En revanche, le mot correspond moins à la qualité de ses oeuvres qui, nourries de la peinture traditionnelle tantrique du Rajasthan, témoignent d'une belle sérénité, ainsi que d'une grande intériorité. Quant à Bruly Bouabré (né en Côte-d'Ivoire et âgé aujourd'hui d'environ 80 ans), il eut le 11 mars 1948 une «vision céleste» qui le fit devenir «Nadro» («celui qui n'oublie pas») et, dans la foulée, penseur, écrivain , conteur, inventeur de son fameux alphabet inspiré de petits cailloux et plasticien. Avec notamment ses magnifiques petits dessins, véritable cosmogonie, réalisés au jour le jour sur de petits cartons, avec figures et aphorismes. Près de cent vingt de ces cartons récents sont ici rassemblés, en groupe et rang d'oign
Critique
Place aux vieux
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publié le 10 février 2001 à 22h50
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