Menu
Libération
Critique

Mickey parade

Article réservé aux abonnés
publié le 13 février 2001 à 22h53

Donald avait une femme, mais personne ne l'avait jamais vue. Comme il était menteur, on ne le croyait pas, de toute façon. Son petit frère, Mickey, qui n'avait pas encore 6 ans, aurait pu se vanter, lui, d'avoir au moins quatre ou cinq fiancées, mais c'était plutôt le contraire, il ne savait pas quoi en faire de toutes ces femmes qui s'arrachaient sa compagnie. Pas qu'il soit particulièrement galant, il leur crachait même dessus quelquefois, mais lui, il était drôle. Il faisait des grimaces et des imitations dont elles raffolaient toutes. Les femmes, c'est comme ça, c'est toujours quand tu en as trop qu'il y en a encore d'autres qui rappliquent. Mais qu'est-ce qu'on fait avec toutes ces femmes, d'abord, exactement ? De toute façon, quand on parlait de ces trucs, embrasser une fille sur la bouche, ou encore mieux essayer de lui toucher les nénés, ça le faisait tellement rire qu'il en perdait tous ses moyens.

Un jour, sur les conseils pressants de sa mère, le petit Mickey décida d'inviter quelques-unes de ses fiancées à goûter. Celle qu'il préférait, une rousse de quatre ans et demi qui avait au moins une tête de moins que lui, avait prévenu qu'elle ne pourrait pas venir. «Je parie qu'elle est enceinte jusqu'aux yeux», lança Donald pour masquer la jalousie qui le rongeait (inviter des copains était vraiment au-dessus de ses forces, il n'aurait pas pu assurer, lui, c'est sûr). Mickey ne releva même pas la plaisanterie de son grand frère, il était occupé à disposer artistiquement