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Libération
Critique

Modernisme sauce hollandaise

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publié le 13 février 2001 à 22h53

Apparu au début des années 90 dans un pays n'ayant ni tradition de mode ni industrie textile, le style hollandais doit beaucoup à l'académie d'Arnhem. Ancien de cette école d'art, Alexander Van Slobbe fut le pionnier de ce mouvement que présente l'Institut néerlandais de Paris sous le titre «Dutch Modernism». Parallèlement à Helmut Lang ­ mais avec moins de succès que l'Autrichien ­, Van Slobbe a proposé une vision minimaliste du vêtement. Mais là où Lang agissait en styliste, redéfinissant proportions et porté de vêtements standards, il a pris le parti de travailler sur la construction de nouvelles pièces. En 1993, un collectif nommé le Cri néerlandais regroupant Saskia Van Drimmelen, Viktor & Rolf et Pascale Gatzen présente à Paris ses collections et remporte un succès d'estime. La même année, Viktor & Rolf raflent le prix du festival de Hyères. Mais ce n'est qu'à la fin des années 90, lorsqu'ils font défiler leurs collections conceptuelles et loufoques dans le cadre du calendrier de la haute couture, qu'ils accèdent à une reconnaissance internationale. Aujourd'hui présents dans les meilleures boutiques par le biais d'un prêt-à-porter fabriqué en Italie, Viktor & Rolf subliment l'existence d'une mode hollandaise. Certes, en 1998, une nouvelle vague de talents s'est encore fait remarquer au festival de Hyères, mais hormis les vêtements multiples de Niels Klavers, peu de véritables innovations. Les vêtements de la nouvelle scène hollandaise semblent plutôt pensés pour de thé