De la prestigieuse Ani, il ne reste plus que d'imposantes ruines perdues sur un plateau désertique d'Asie Mineure habité par quelques paysans misérables. L'ancienne capitale d'Arménie fut pourtant l'une des métropoles les plus dynamiques du Moyen Age, tant d'un point de vue commercial qu'artistique. L'exposition du Pavillon des arts nous replonge dans ce passé glorieux avec une centaines d'objets recueillis lors des fouilles de la fin du siècle dernier et actuellement conservés au musée d'histoire d'Arménie, à Erevan : cuivre, bronze, terre cuite, faïences, céramiques, pierres semi-précieuses... On peut également admirer une vingtaine de manuscrits richement enluminés datant du XIe au XIVe siècle. Autant d'éléments attestant de la synthèse culturelle qui s'est opérée à Ani autour de l'an mille, au confluent des civilisations chrétienne et perse. Après un historique de la ville et une section consacrée aux «Voyageurs et archéologues au chevet d'une cité millénaire», l'expo se termine par un regard contemporain sur Ani : celui, très émouvant, du photographe François Paolini, dont les tirages en noir et blanc donnent irrésistiblement envie de prendre la route pour l'Arménie.
Pavillon des arts. Forum des Halles, terrasse Lautréamont, 101, rue Rambuteau, 75001. Jusqu'au 13/05. Tlj. sauf lundi et fériés de 11 h 30 à 18 h 30. Entrée : 35 F (5,33 euros), réduit 25 F (3,81 euros), jeune 18 F (2,74 euros). Rens. : 01 42 33 82 50. Beau catalogue très érudit, malheureusement sans les pho