Evidemment, l'acmé de ce Milia 2001 (Marché international du multimédia), le point d'orgue comme on dit, entre deux stands, deux flûtes de bulles et deux petits fours, fut la venue du Premier ministre Lionel Jospin, venu là assurer la jeune création numérique de son soutien, remettre des prix, dont quinze aux jeunes créateurs lauréats du concours. Sur le stand des jeunes créateurs en question, on était très speed vers 14 heures, juste avant l'arrivée du PM (comme l'appellent tendrement ses conseillers). «Oh là là, vous voulez pas repasser plus tard?», une foule en délire s'était rassemblée devant la mini-estrade où il allait s'exprimer, et on l'attendait, tentant tant bien que mal de rassembler son bloc et ses esprits, mis à mal par les petits fours de la veille. Quand, soudain, des grands costauds à oreillette et poche gonflée surgirent au pas de charge, bientôt suivis du PM, de Catherine Tasca, la ministre de la Culture, et de Xavier Roy, «l'organisateur de nombreux salons, dont ceux de la production audiovisuelle», a dit le PM, «heureux d'être présent au 8e Milia». On ne voyait rien du tout, mais on a entendu des bouts de phrase, «les acteurs d'un marché en pleine expansion», «les facs multimédia tremplins professionnels», «le flux de la modernité», «des moyens d'expression variés combinés à des savoir-faire», avec mention spéciale pour le CD-Rom What a Man autour de Georges Perec, présenté par Xavier Belrose et Christophe Arrot, alliant «jeu et rigueur du langage». On av