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Libération
Critique

Des pièces rares signées Ettore Sottsass.

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publié le 21 février 2001 à 23h04

«La céramique est le fil rouge qui sous-tend toute l'oeuvre de Sottsass», dit Pierre Staudenmeyer, qui présente à la galerie Neotu une trentaine de pièces rares de l'architecte-designer italien, aujourd'hui âgé de 83 ans. D'une coupe à trois pieds surnommée «La Vache» (1958, vendu 62 000 F) aux vases qui se profilent comme des volutes de «fumée» de la période «Tantra» (1969), c'est aussi toute la démarche de la galerie milanaise Il Sestante, qui a défendu ce travail novateur à partir de 1959, que le galeriste parisien entend transmettre. Et les affiches des expositions dessinées par Sottsass ravivent les traits de cette aventure.

Dans une totale liberté des formes, de l'ondulation aux empilements, de la facétie colorée au contenu rituel, «ce sont des petites architectures que Sottsass construit là», explique le spécialiste en la matière, Fulvio Ferrari (1). Une exploration qui a commencé en 1955, quand l'Américain Irving Richards, pour l'entreprise Raymor, lui commande des «céramiques modernes», lui qui avait déjà réalisé des centaines de dessins de vases. «Ici, poursuit Ferrari, on voit comment Sottsass fait s'entrechoquer les couleurs, le mat, le brillant, le brut, la terre et le bois; ou comment il utilise la céramique comme une page blanche pour y dessiner. Ou encore, comment il charge certains objets des rites indiens.»

Totalement nouveaux dans le monde de la céramique, produits par la fabrique Bitossi, ces objets portent la trace du tour qui les fait sortir de la terre,