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Libération
Critique

Osez Joséphine

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Exposition : Un hommage à la petite créole, découverte dans la Revue nègre.
publié le 22 février 2001 à 23h05

Pour les 75 ans de la Revue nègre, où le public parisien découvrit, éberlué, les charmes exotiques d’une petite créole de 19 ans, le Théâtre des Champs-Elysées rend hommage à Joséphine Baker. L’exposition «Joséphine Baker, music-hall et paillettes» retrace avec un réel souci d’exhaustivité et de fidélité la vie artistique de l’actrice, mondaine, luxueuse et volontiers scandaleuse.

Peu importe si la chronologie est parfois bousculée, car rien n'a été négligé afin de restituer l'ivresse déconcertante des années folles dont Joséphine est devenue une figure emblématique. Sa petite voix gazouillante chantant J'ai deux amours et les deux cents objets présentés, judicieusement éclectiques (dessins, caricatures, affiches, bijoux, objets personnels, etc.), plongent le visiteur dans une atmosphère délicieusement désuète. Les costumes de scène clinquants et les coiffures colorées aux dimensions exubérantes le submergent ensuite sous un déluge euphorisant de paillettes et de plumes.

Les deux séries de photographies clôturant l'exposition s'attachent à définir moins la dimension historique qu'esthétique de l'actrice: une très belle série de nus de George Hoyningen-Huenn et, surtout, les grands formats de Peter Lindbergh qui rendent hommage «à Joséphine Baker, pour sa modernité et sa personnalité». Sous l'oeil lumineux du photographe, Linda Evangelista, Naomi Campbell et Giselle Zelaoui incarnent une Joséphine idéale, «un exemple de femme libre et fière», selon l'expression de Jean-Claude B