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Libération
Critique

Des images et des lettres

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publié le 23 février 2001 à 23h07

Devant l'infini des images et du beau, pourquoi ne pas choisir l'arbitraire alphabétique? La galerie Françoise Paviot expose vingt-six clichés sous le titre Photographies de A à Z. Une collection constituée par le dirigeant d'une entreprise de restauration de bateaux au nom désuet: la Société maritime de la Passagère. Commencée par le «Z», avec l'achat en 1976 d'une photo de la Libération de Paris du Français René Zuber, cet abécédaire s'est construit «en remplissant les cases, au fil des hasards, des trouvailles», explique le galeriste Alain Paviot. Les images souvent inédites datent pour moitié des années 30. S'y côtoient des grands noms de la photographie et des inconnus, comme Gaston Paris, qui saisit un mannequin de vitrine chapeauté d'une chauve-souris à l'Exposition surréaliste de 1938. Ou l'«X» de 1908, qui fixe des taches à la surface du Soleil.

On peut visiter l'exposition méthodiquement de «A à Z», de «Z à A» ou alors, bien mieux, par sauts de puce. Allez à l'«O»: c'est Marcel Duchamp au faciès d'Artaud, pris en 1953 par Victor Obsatz. Puis passez à l'«R», c'est Man Ray qui photographie en autochrome la «Machine optique» de Duchamp et un portrait peint, avec pour signature une rose et les mots «cela vit», variation du fameux «Rrose Sélavy» surréaliste (rose comme éros, précise le galeriste). Faites une halte à l'«I», il y a deux fleurs sur un bord. L'«S» est une abstraction, une matière sableuse. L'«Y» un bâillement d'hippopotame. Le «N», un beau bébé de 150 ans de