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Libération
Critique

PJ Harvey new look

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publié le 26 février 2001 à 23h10

En France, l'événement musical de la semaine, c'est indéniablement le concert de PJ Harvey à l'Olympia (dans le cadre d'un périple européen qui la verra aussi faire halte à Marseille, le 11 mars). Il y a quinze jours à Londres, on se pressait de même au Shepherds Bush Empire pour assister à une des deux dates sold out de la chanteuse, dorénavant affranchie du statut de «Jeanne d'Arc du rock». C'était au printemps 92, lorsqu'elle déboula de sa campagne anglaise afin d'imposer une vision intransigeante de la femme faite (anti)pop star. A l'époque, on encensait à juste titre le parti pris rêche de ces compositions tendues, interprétées sans le moindre artifice par une fille (entourée de deux garçons) au physique qualifié ici et là d'«ingrat». Neuf ans plus tard, on retrouve la même, jeune trentenaire, mais «sexy», presque extravertie. Question d'image, certainement, de confiance aussi, après une carrière que beaucoup estimeront exemplaire et une acclimatation au mode de vie citadin (Londres, puis New York sur le dernier album, Stories from the City, Stories from the Sea).

La mutation est d'abord flagrante sur le plan visuel, robe claire translucide généreusement ouverte sur les cuisses, talons aiguilles, sens du déplacement éprouvé allant jusqu'au déhanchement, le temps est bien loin où PJ Harvey restait plantée derrière son pied de micro. Musicalement aussi, l'affaire a pris du volume, avec des musiciens (Rob Ellis, Eric Drew Feldman, Margaret Fiedler, de Laïka) qui permutent r