Ce n'est un secret pour personne, le Centre Pompidou propose à partir de la semaine prochaine les Années pop, gigantesque rétrospective sur laquelle plane l'ombre de Warhol, qui radicalisa le geste de Duchamp à l'ère de la reproductibilité illimitée et préfigura la fin de la logique de l'auteur et du signataire, qui caractérise le monde sampling d'aujourd'hui.
Rare témoin de ces années historiques de la contre-culture new-yorkaise, le photographe Gerard Malanga fut le bras droit d'Andy à la Factory, collabora aux fameux Screen Tests et fonda, avec le maître, le magazine Interview, avant de laisser la place à des intrigants plus cyniques dans les années 70. Les fans de rock n'ont pas oublié la fameuse «danse du fouet» copiée par Jim Morrison, dont il animait, moulé d'un jean et d'un T-shirt blanc soulignant sa blondeur angélique d'alors, les performances plastiques et inévitables du Velvet Underground. Modèle déposé d'un rock alternatif et arty dont Lou Reed, et ses guitares brouillées, définit les règles et dont Nico poursuivit, à sa manière sépulcrale, la tradition jusqu'à sa mort à Ibiza, dans les années 80.
Après s'être retiré pendant des années dans les montagnes du Berkshires (Massachusetts) pour poursuivre son oeuvre photographique et poétique, Malanga refaisait surface à New York il y a environ cinq ans. Ce samedi, à 21 heures, à la Maison de la Poésie de Paris, une ville où il a beaucoup exposé ces dernières années, il lit ses textes à deux voix avec Bernadette Lafont.