Entamée mardi dernier au Forum des images, la rétrospective «Autour de Georges Perec» tombe à point nommé pour nous rappeler qu'à cette date, l'écrivain, orfèvre du vocabulaire, aurait eu 65 ans. Né le 7 mars 1936, disparu trop tôt le 3 mars 1982, l'auteur entre autres des Choses (prix Renaudot 1965), de la Disparition (long lipogramme paru en 1969) ou encore de la Vie mode d'emploi («romans» à étages de 1978) était membre de l'Oulipo (Ouvroir de Littérature Potentielle) en 1966. Outre un spectacle théâtral et sidéral conçu et mis en scène par Sophie Loucachevsky (Libération d'hier) et des ateliers avec les Oulipiens Marcel Bénabou et Hervé Le Tellier (les samedis 10 et 17 mars de 14h30 à 17h30), le Forum diffuse des films et vidéos réalisés ou coréalisés par Perec : Un homme qui dort (joué par Jacques Spiesser, bercé par la voix de Ludmilla Mikaël et le plic-ploc implacable du robinet), les Lieux d'une fugue (mis en images en 1978 d'après un texte écrit en 1965 autour du souvenir d'une longue et erratique journée de mai 1947), Récits d'Ellis Island (vidéo de 1979 tournée avec Robert Bober). Mais aussi des documentaires sur lui, depuis Lectures pour tous de Dumayet et Desgraupes au récent et subtil Un parmi eux de Pierre-Oscar Lévy pour la collection «Un siècle d'écrivains», en passant par les réalisations de son complice Bernard Queysanne. Ciseleur du langage se jouant des contraintes, Perec aimait à parsemer son oeuvre de références au cinéma : une section «ciné-citation»
Critique
Perec, on s'en souvient
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par Patrice GIUNTA
publié le 10 mars 2001 à 23h59
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