Prix Django-Reinhardt de l'Académie du jazz en 1979, Alain Jean-Marie, né il y a cinquante-cinq ans à Pointe-à-Pitre, est probablement le pianiste présentant la plus belle carte de visite qu'un sideman puisse aujourd'hui revendiquer. De Chet Baker à Archie Shepp, de Clark Terry à Max Roach, de Lee Konitz à Charles Tolliver, de Sonny Stitt à Johnny Griffin, les principaux jazzmen américains en transit parisien, ou à l'affiche d'un festival de la France sudiste, ont bénéficié un jour ou l'autre de ses services, dont ils n'ont eu d'ailleurs qu'à se féliciter. Ce qui ne veut pas dire pour autant que ses compatriotes tendent à le snober. Nombreux sont en effet ceux qui, comme le regretté Barney Wilen, le contrebassiste Henri Texier, le guitariste Christian Escoudé, le percussionniste toulousain Christian «Ton-Ton» Salut, ou même son confrère en manipulations de claviers Michel Graillier, ont choisi de profiter des exceptionnelles qualités d'accompagnateur manifestées par le Guadeloupéen autodidacte. C'est d'ailleurs un quartette be-bop dirigé par Alain Jean-Marie (André Villeger au ténor, François Biensan à la trompette, Gus Nemeth à la contrebasse, John Betsch à la batterie) qui s'est vu invité à animer la soirée du dernier festival de Deauville consacrée à Clint Eastwood, enchanté par la performance d'un fin musicien qu'il découvrait. Délirio, quatrième volet des Biguine reflections sur lesquelles Alain Jean-Marie planche maintenant depuis dix ans, en compagnie du contrebassist
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