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Libération
Critique

Rachmaninov

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publié le 17 mars 2001 à 0h05

Sensation du dernier festival de La Roque-d'Anthéron, La Mecque du piano international, Nikolaï Lugansky, né en 1972 à Moscou, fait partie avec Arcadi Volodos, Hélène Grimaud, Boris Berezovsky et Leif Ove Andsnes, des dix pianistes les plus prometteurs de sa génération. Technique infaillible, rigueur, intériorité, clarté, distinguent son jeu qui semble avoir retenu le meilleur de Richter, de Moïsewitsch et Horowitz.

Loin de sacrifier au spectaculaire et aux effets gratuits, Lugansky réussit à ce que ni sa force ni sa virtuosité digitale ne se voient sur scène. On reste néanmoins époustouflé par la gradation subtile des dynamiques et la palette infinie des couleurs qui ont fait de son premier CD chez Erato, consacré aux Etudes de Chopin, l'un des cinq disques les plus importants de l'année 2000. Après avoir fait un carton au Théâtre des Champs-Elysées et au Châtelet, où il donnait cette année ce cycle connu de la planète entière, mais dont il parvient à proposer une lecture neuve, Lugansky publie un disque Rachmaninov ­ le Prélude op. 3 no 2, les Dix Préludes op. 23 et les Six Moments musicaux op. 16 ­ tout aussi somptueux. A moins de préférer dans ce répertoire des pianistes viscéraux ou du moins plus inquiets (Richter, Ashkenazy ou Horowitz), force est de reconnaître, que Lugansky sait concilier comme personne élégance ouatée et puissance. S'il semble avoir choisi de dompter le romantisme exacerbé du compositeur des Etudes-Tableaux, son legato et son rubato raviront les nost