«Des badauds des éléphants de mer qui d'ailleurs ont des vies très pénibles voilà ce que c'est l'humanité», et la comédienne Jany Gastaldi de renifler plusieurs fois, avant de poursuivre: «Des pantins des buveurs de bière voilà ce que c'est l'humanité», puis de citer Schopenhauer et, bientôt, fugacement, Tchekhov, puis encore de se glisser avec génie dans la peau de la Winnie de Beckett pour quelques minutes d'Oh les beaux jours. Jany Gastaldi, donc, incarne «l'actrice» au centre du triptyque de Philippe Minyana intitulé Habitations: et elle habite à 100 % sa cahute roulante de toile blanche, tout comme la langue de l'auteur qu'Edith Scob met en scène pour la seconde fois. Avant l'actrice, il y a eu le commercial, commentant ses histoires d'emballages illustrées sur diapos, après elle vient un narrateur reconstituant les crimes d'un faux docteur ayant zigouillé sa famille. Soit «trois endroits du discours», soit le jeu de la parole, la parole en jeu et les enjeux de la parole, aux dires de Minyana. Théâtre Ouvert en présente aussi, ces jours-ci, une autre oeuvre, Anne-Marie, où deux «regardeurs» observent une maisonnée un peu amère. L'auteur monte lui-même cet autre dispositif de diffraction. Pas davantage de ponctuation, sinon des parenthèses. On s'en tiendra, ici, à des points de suspension... histoire de ne pas dire grand-chose, ni de plus, ni de moins... C'est ainsi, parfois. Cela dépend de qui regarde, puis de qui parle... .
Théâtre Ouvert-Jardin d'Hiver. 4 bis, cité Vér