Semaine des défilés oblige, tous les grands magasins s'habillent «mode». Dans les rayons, la tendance est au trash, en vitrine, on tombe dans l'arty. Au BHV, sous l'égide d'Andrée Putman, le fin du fin de l'art contemporain s'expose à l'étage carrelages, moquettes et salles de bains. Au Printemps, on a choisi de placer en vitrine d'immenses tirages des photos de mode décalées de Bettina Rheims. Au sous-sol du Bon Marché, l'expo «Collections des créateurs de mode»: chacun présente son objet d'art préféré et explique la raison de son achat l'intérêt est proche du zéro. Mais c'est à l'extérieur dans les vitrines de la rue de Sèvres, confiées à trois artistes travaillant sur l'apparence, que réside l'événement. Corinne Marchetti fait dans l'ironie: sac selle Dior avachi, sac matelassé Chanel en céramique et sculptures conformes de vêtements créateurs format enfant de 8 ans. Tout ça très soigné, quoique bricolé avec les moyens du bord, comme ces rayures, au stylo bille bleu, sur une imitation de robe Comme des garçons. Les trois Allemandes du groupe Chicks on Speed, groupe punk rock, ont pris le Bon Marché pour une installation avec des vêtements choisis dans les travées, retailladés et réimprimés. Enfin, Natacha Lesueur, connue pour se représenter habillée avec des vêtements faits de nourriture: les jambes enduites, par exemple, de crème fraîche avec des losanges en poivrons rouges ou verts, pour un effet Burlington. Ses natures mortes en vitrine représentent un tissage pied
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