Il n'enregistre pas trois disques par semaine, comme Jacky Terrasson, Geri Allen ou Brad Mehldau. On ne voit pas non plus fréquemment son nom à l'affiche des grands raouts de l'été. Pourtant, cofondateur en 1965 (avec le trompettiste Bernard Vitet) du premier groupe de free jazz français (alors complété par François Jeanneau, Beb Guerin, Charles Saudrais et Michel Portal), dont l'album manifeste, Free Jazz, sera ensuite publié sur le label phonographique du chanteur (et comédien) Marcel Mouloudji, le Parisien François Tusques (63 ans) est une figure essentielle du jazz européen. Pendant cinq ans, il s'est en effet rallié à la cause de tous les musiciens américains avant-gardistes de passage (ou installés) dans la capitale, servant volontiers de pianiste aux Clifford Thornton, Arthur Jones, Anthony Braxton et autres Sunny Murray, avant d'intégrer le grand orchestre de l'ancien sideman de John Coltrane, Don Cherry, au sein duquel il devait notamment côtoyer Karl Berger et Gato Barbieri. Créateur de l'inoubliable Intercommunal Free Dance Music Orchestra (qui verra défiler en ses rangs le Guinéen Jo Maka, le Togolais Ramadolf Adolph Winkler, l'Algérien Guem, l'Espagnol Carlos Andreu, etc.), comparse militant de Colette Magny (avec laquelle il montera notamment le spectacle Qui a tué Albert Ayler?), François Tusques est toujours resté fidèle à ses convictions, participant à de nombreux concerts ou fêtes politiques, soutenant même à l'occasion des ouvriers grévistes en pleine occ
Critique
François Tusques Trio
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par Serge Loupien
publié le 24 mars 2001 à 0h12
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