Il y a une tension chez La Fonky Family, qui ne les quitte pas depuis les Bad Boys de Marseille, leur première apparition sur disque aux côtés d'Akhenaton. Double disque d'or avec leur premier album, Si Dieu veut, les sept Marseillais reviennent avec ce constat désabusé: «Même avec du fric dans les poches, on se sent toujours aussi pauvres, comment expliquer ça ?» Convaincus que toutes les vérités sont bonnes à dire même les leurs (Mystère et suspense), les quatre MC's disent rapper pour ceux d'en bas les dealers qui ne s'en vantent pas (Les Miens m'ont dit), les braqueurs pris au piège (Imagine), les ouvriers qui suent, la mauvaise graine et méprisent les bourgeois qui croient que dans leur cour des miracles, «on s'y fait la guerre comme entre l'Iran et l'Irak».
Si cette fascination de la rue agace chez d'autres, les gars de la Fonky Family, à force de mettre de «l'amour dans leur rap», finissent par toucher les plus sceptiques. Le «j'm'en foutisme» nerveux de Don Choa, la noirceur de Sat, le flegme désabusé du Rat et la bonhomie de Menz créent une synergie saine et entraînante relayée par des compositions simples et efficaces. Pone, Djel et Le Rat Luciano puisent dans leur mémoire auditive récente (Somebody's Watching Me, pop intrigante de Rockwell, bande originale de Rocky III ou de Friday) ou font appel à un orchestre (tuba, trombone, clarinette). Tous les titres (Esprit de clan, Petit Bordel) n'ont pas la force des Dans la légende ou On nique tout, mais sauront parle