De chez Nuphonic, un des labels anglais les plus recommandables (Faze Action, Ashley Beedle, les compils Loft...), nous arrivent deux albums profondément originaux. Derrière Ladyvipb se cache en fait Maurice Fulton. Il s'agit d'un travail de deuil magnifié par celui que le magazine Jockey Slut a justement baptisé «le roi yankee de la house bizarre». Le DJ de Baltimore, qui démarra sa carrière dans le hip-hop avant de rejoindre l'équipe de production des chanteuses garage FM, Ultra Nate et Crystal Waters, a élaboré ce concept album charbonneux après s'être fait congédier par sa fiancée. Tant mieux, car sans doute n'aurait-il pas été d'humeur a imaginer de pareilles divagations. Sur une bonne base house tendance «pumping» à l'américaine, Fulton dépose aussi bien des touches d'ambient à la Eno que des percussions latino-psychédéliques, des break-beats parfois aussi agressifs que ceux d'un disque Rephlex qu'une voix féminine, implorante mais fière, dans la grande tradition soul. Si l'on rajoute quelques réminiscences hip-hop et un ton général très «freak 70's» on comprendra qu'on puisse juger ce disque parfaitement aberrant. Il faut tout le talent de Maurice Fulton pour réussir à tirer de ce melting-pot improbable une proposition autrement plus satisfaisante que tous les disques de fusion qu'il faut se farcir en ce moment.
L'album de Fug (disponible début avril) est, lui, plus immédiatement harmonieux. Ce trio de Birmingham s'affirme comme les arrangeurs les plus doués qu'on ait