Dans l'univers volatil de la photo de mode, c'est une tendance qui fait florès: le garçon de passe, la pute faite homme, le mâle objet. Tendance placée sous le haut patronage traumatique du photographe brésilien Alair Gomes, assassiné en 1992, et auteur d'une palanquée de portraits de beach-boys d'Ipanema, pris tout au long des années 70-80, et qui fait l'objet d'une exposition en cours à la Fondation Cartier (1). C'est quoi l'idée? Le jeune homme dans sa version porno star et/ou prostitué. Ce qui apparaît dans un premier temps comme une application à l'envers d'une certaine parité. Depuis quelques années, la fille de mode a subi à peu près tous les outrages de la photographie, qu'on pourrait synthétiser en: violée-cabossée-droguée, si possible les quatre fers en l'air et bousillée (entre autres) de cambouis, dans un décor de friche industrielle ou suspendue dans un arbre. Ayant plusieurs fois fait le tour de cette question, bon nombre de photographes de mode et de directeurs artistiques ont dû se dire drelin drelin dans la tête: et pourquoi pas les hommes? D'une part, pour en finir avec la tendance Musclor qui dominait la figuration des hommes en mode, d'autre part pour liquider l'érotisation furtive des stars du sport: rugbyman à poil, footballeur mal rasé ou judoka en chaleur.
Homo-érotisme. Pendant un court instant d'hésitation (l'an passé), de mode en publicité, il ne fut donc question que de crevettes asthéniques rongées de l'intérieur et ce fut la panique dans les agen