Les amateurs de délire nippon ne seront pas déçus. Les oeuvres présentées dans la sélection «Un autre monde» du Fifi conjuguent légèreté de ton et inventivité, plus, étonnamment, dans la vidéo que dans l'animation où on attend les Japonais traditionnellement. C'est en effet dans les réalisations vidéo qu'ils proposent les oeuvres les plus originales, même si l'on a pu voir quelques réalisations surprenantes dans le domaine de l'animation. Akinori Oishi, sélectionné dans les Nouveaux Talents au Milia cette année à Cannes, souligne que l'animation traditionnelle et la création on-line sont deux mondes à part qui ne se mélangent guère, ce qui expliquerait la faible création notamment en flash. Lui-même griffonne les minuscules personnages de ses microfilms à la main, image par image. «J'aime le côté saccadé de mes gifs animés, le rendu du flash est trop fluide, ça m'ennuie», rigole-t-il. Ses saynètes dépouillées (1) s'inspirent pêle-mêle des petits tracas de la vie quotidienne, des motifs des kimonos, des jeux de construction ou de l'humour absurde des films de Jacques Tati dont il est fan. «J'espère les commercialiser pour les i-mode», explique-t-il en brandissant le mobile nouvelle génération qui fait fureur au Japon.
Hormi Akinori Oishi, la japan touch transparaît surtout dans les fictions d'Atsuka Uda (2) et de Watanabe Hiroyuki (3). Ethérées et esthétiques, elles attestent l'une d'une réelle inventivité dans la narration, l'autre d'une utilisation astucieuse de l'interactiv