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Libération

Une faim de louer

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Chef cuisinier, éléphant, moquette... Le marché de la location gagne du terrain.
publié le 7 avril 2001 à 0h25

La table est dressée. Nappe blanche, fontaine à cocktail, corbeilles débordant de fleurs en tissu et chandeliers en Inox... A l'autre bout de la salle, les boules à facette s'épuisent à virevolter au son de la dance crachée par la sono. A côté de la salle de bal, les pelleteuses. Des deux tonnes, des tractopelles et des bétonneuses, touts barrés du sigle jaune d'oeuf «Kiloutou». «De la petite cuillère (qu'on peut rendre sale après son orgie) au marteau-piqueur, on loue tout», s'enorgueillissent les vendeurs du magasin de Sainte-Geneviève-des-Bois (Essonne).

Alors que la chaîne ne comptait qu'une trentaine d'enseignes dix ans plus tôt, il en existe 78 aujourd'hui. «On en ouvre une toutes les deux semaines», annonce Franck Jumez, directeur marketing de l'entreprise. Le chiffre d'affaires de la marque, qui propose 750 références de matériel et 110 000 objets à louer, a presque doublé depuis 1998.

Un bout de temps déjà que les entreprises louent massivement leurs voitures ou ordinateurs, leurs fleurs (à elles seules un marché de 330 milliards de francs en 1999, soit près de 50,3 milliards d'euros). Jusqu'aux oeuvres d'art pour réunions d'affaires. Les peintres animaliers rencontrent un franc succès dans les congrès veto.

La nouveauté, c'est que les particuliers n'hésitent plus à grimper sur l'élévateur pour élaguer les arbres du jardinet, préfèrent louer leur canapé et leur moquette. Chez Kiloutou, les locations aux particuliers ont progressé de 10 à 15 % en 2000. On ne flambe plus