En avril 1996, Icontown comptait à peine six maisonnettes, aujourd'hui, le hameau s'est mué en mégapole. Icontown n'est pas une ville virtuelle qu'il faut gérer, style Sim City. Composée d'icones, ces minuscules images pixelisées qui égayent l'écran, la cité lilliputienne propose aux internautes de contribuer à son expansion. Pour devenir citoyen du lieu, le candidat doit bâtir sa propre bicoque en empilant des pixels selon certaines règles strictes: un périmètre à ne pas dépasser (32x32 pixels), une palette réduite de 236 couleurs. Ces contraintes ont stimulé l'imagination des apprentis maçons. La modeste tente côtoie le gratte-ciel à l'architecture sophistiquée, les répliques miniatures de monuments célèbres et les édifices farfelus, comme ce bar en forme de sein ou cette maison-guitare. La réalisation d'une icone exigeant patience et minutie, les fainéants peuvent choisir parmi des préfabriqués. Vingt-trois nationalités sont représentées dans cette cité cosmopolite et multiconfessionnelle où l'on discute par chat: «Un rabbin new-yorkais voulait acquérir une maison toute faite, raconte Bernd Holzhausen, le jeune designer allemand, à l'origine du projet. J'ai réussi à le convaincre de se faire construire une synagogue par mon assistant, un musulman.» Pour acquérir un lopin de terre, il suffit de remplir un formulaire de demande soumis au conseil municipal, de cliquer sur l'un des lots disponibles et d'envoyer son oeuvre. L'inscription est gratuite, mais, en échange, le fut
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