«Là, ce sont nos chaussettes finement dépareillées: de loin on ne voit rien. De près, on se rend compte que les motifs ne sont pas les mêmes...» Version ville ou tendance sport, les socquettes pendent derrière la vitrine de la librairie du musée d'Art moderne. Vendues à l'unité, par paire ou par trois: «Si vous avez trois pieds. Ou si vous en avez déjà perdu une», explique presque sans rire Laurent Laurent, écrivain (Chantier j'écris ton nom, Six mois au fond d'un bureau), ex-animateur du Salon de coiffure philosophique de Canal Web et manager de l'entité Malsapé Paris qui présente sa première collection de produits dérivés «de dérives situationnistes, ça va de soi». A côté des chaussettes, le «tee-shirt à col indépendant», à porter sans le col, pour une coupe décolletée, ou sans le tee-shirt, en cas de grande chaleur. «Ici, nos chiffons de marque, taillés dans une robe Guy Laroche. Une manière de réconcilier mode et ménage, maître et esclave, esthétisme et fonctionnalité...», expliquent Laurent Laurent et Dominique Babin, complice de Malsapé Paris (qui regroupe stylistes, graphistes, architectes). Lui, pantalon vert d'eau, chemisette rose sur polo noir. Elle, béret bleu sur cheveux orange, fleur en tissu autour du cou, manteau en fausse fourrure défraîchie. La sirène du premier mercredi de chaque mois, à midi, est le signe de ralliement de leurs «rencontres participatives», où l'on tente, en vain, de répondre à l'interrogation fondatrice de Malsapé: «Qu'est-ce qu'être mal
Critique
Malsapé, dérives de mode
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par Sonya Faure
publié le 16 avril 2001 à 0h30
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