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Libération
Critique

Bebel, bossa nostra

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publié le 18 avril 2001 à 0h30

Bebel Gilberto et la bossa nova sont soeurs puisqu'elles ont le même papa: João Gilberto, qui enregistra en 1958, sur un 78-tours, Chega De Saudade, le titre (signé Antonio Carlos Jobim) qui imposa cette façon de chanter à mi-voix des sambas ultraralenties avec un accompagnement minimal. A 10 ans, Bebel chantait sur les disques de sa mère, Miucha, et sur scène avec son père (le fameux show de 1978 pour TV Globo). Adolescente, elle se fait remarquer avec une poignée de chansons enregistrées avec son ami le rocker Cazuza, mais l'expérience s'arrête là. Installée à New York pour échapper à l'étiquette de «fille de», elle travaille avec Towa Tei, le DJ japonais de Deee Lite, mais faute d'avoir le contrôle total sur le résultat final, elle abandonne un projet d'album. Quelques années plus tard, Bebel publie enfin son premier album, Tanto Tempo (Warner), réalisé entre Londres, où elle vit, Sao Paulo et Rio. Elle a en effet pris son temps et le résultat est magnifique: sa voix rêveuse se pose sur les rythmiques programmées (génial travail du producteur Suba, mort prématurément) et conserve intacte la séduction indolente de la bossa nova.

La tournée française de Bebel commence à l'Olympia, une salle que Vinicius de Moraes et Tom Jobim firent jadis chavirer de bonheur. Et où, événement, son père, João, fêtera, après douze ans d'absence, ses retrouvailles avec le public français, les 9 et 10 juillet.

Olympia. 28, bd des Capucines, 75009. M° Opéra ou Madeleine. Ce soir à 20 heures. Rens.