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Libération

Le Corian, caméléon d'intérieur.

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Ce matériau façonnable impose son velouté high-tech chez les créateurs.
publié le 21 avril 2001 à 0h32

Milan envoyée spéciale

Cette année, à l'entrée du Superstudiopiù, un des hauts lieux off du Salon du meuble milanais, c'est un matériau qui servait de portier : le Corian, innovant, minéral et satiné, techno et nature. Pas vraiment nouveau, car inventé et produit par DuPont de Nemours en 1967, ce revêtement massif artificiel, mi-pierre mi-plastique, est pourtant mal repéré, longtemps reclus dans les cuisines où il adoucit les plans de travail. Depuis peu, il fait une entrée remarquée dans tout le champ du design, au service de l'architecture, de l'hôtellerie et de mobiliers. A Paris, Ronan et Erwan Bouroullec en ont testé le satin et le thermoformage pour les établis de la boutique Apok d'Issey Miyake. Christian Biecher a choisi ses particules roses pour les tables du restaurant Korova. Ce grain fin velouté a aussi inspiré l'Australien Marc Newson pour les sièges et les cloisonnements (B & B) d'un restaurant new-yorkais, dans le Lever Building. «Le Corian dans tous ses états» sera au centre d'un séminaire, dans quelques jours (1).

«Exercices». Arc-bouté sur ses 84 ans d'éternel curieux, entre ses colonnes multicolores, tabourets géants, pans de murs verts et autres côtés du miroir, Ettore Sottsass. Le designer italien donne ainsi l'échelle de ses derniers «Exercices sur un autre matériau», le Corian, présentés à Milan, après Chicago. Dans un dégradé de teintes et de légers miroitements, ses quatorze menhirs-icônes sont des éléments architecturaux culminant à 2,70 m, délimitant