Menu
Libération
Critique

Mathias Goerne

Article réservé aux abonnés
publié le 21 avril 2001 à 0h33

Que ce soit sur une scène d'opéra ­ merveilleux Papageno à Salzbourg ­ ou en récital ­ son Winterreise avec Brendel au piano ­, le baryton allemand Mathias Goerne n'a cessé d'impressionner ces dernières années. Avant d'oser chez Decca une intégrale des Hollywood Liederbuch d'Eisler, ce plus brillant élève de Dietrich Fischer-Dieskau et d'Elisabeth Schwarzkopf, né à Weimar le 31 mars 1967, avait convaincu de son style vocal calme et intérieur mais au charme puissant avec un Winterreise chez Hyperion. A l'auditorium du Louvre ensuite, Goerne s'était révélé comme un grand technicien, maîtrisant émission et enchaînements avec une articulation fluide et une respiration limpide. Il avait fait la démonstration d'une voix légère au timbre chaleureux et coloré mais d'autant plus impressionnante de résonance et de contrôle dans le registre fortissimo. Ce chanteur viscéral que les Solti, Boulez, Chailly, Abbado ou Haitink ont réclamé ces dernières années a su choisir ses enregistrements, comme le remarquable Lazarus dirigé par Helmut Rilling pour Hanssler. Sans rompre avec ce haut niveau d'exigence, Arias, nouveau récital pour Decca, semble avoir été conçu à destination du public qui découvre encore ce chanteur. Loin d'être prématurée, cette collection de grands airs, confirme les qualités d'interprète lyrique de Goerne. Face à la mozartienne Dorothea Röschmann, il compose un comte des Noces de Figaro raffiné, un Papageno sautillant, un don Giovanni incroyablement subtil. La caractéris