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Libération

De mémoire de vide-poches

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publié le 27 avril 2001 à 0h36

Que trouve-t-on en farfouillant au fond de ses poches, des secrets enfouis comme ce coeur en plastique, cette poupée vaudou, ce dé ou cet éventail de papier? Ou plus prosaïquement, un vieux bonbon gluant, une poignée de vis, un rouge à lèvres, un ticket de train, un bout de ficelle, des lunettes anti-UVA... Des souvenirs plein les poches, l'installation du Canadien George Legrady présentée au Centre Pompidou, convie le public à participer à la création en direct d'une archive en y déposant un petit bout de lui-même. Grâce à une borne interactive, le visiteur scanne un objet en sa possession, puis le décrit: est-il plutôt dur ou mou, aimé ou impersonnel, éphémère ou durable, fonctionnel ou symbolique, utile ou futile... En fonction de ses caractéristiques, l'objet se positionne par rapport aux autres sur un écran. Sur le site web de l'installation, les internautes peuvent consulter les objets déposés et cliquer pour apposer leurs commentaires. «Cette archive, mémoire collective, reflète la diversité de l'audience, qui ils sont, ce qui les intéresse, comment à travers l'objet qu'ils déposent, ils renvoient leur image», explique l'auteur.

La mémoire attachée aux objets est au coeur également de l'installation de Jean-Louis Boissier. L'auteur présente sa collection de 1 024 crayons amassés pendant seize ans dans le monde entier. Chacun d'entre eux correspond à un moment, à un lieu unique parfois disparu, et recouvre un fragment de la vie de l'auteur. Le visiteur en choisit un, le