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Libération

Spielberg à cache-promo

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publié le 27 avril 2001 à 0h36

Sans préjuger de la qualité du prochain film de Spielberg, Artificial Intelligence, on peut, d'emblée, lui décerner le prix du meilleur coup de promo, reléguant le maître du buzz en ligne, The Blair Witch Project, au rang d'amateur. En lançant dans le plus grand secret un monde parallèle sur le réseau qui projette l'internaute au beau milieu d'un XXIIe siècle chaotique, Spielberg fait du marketing viral un art. Du film A.I. (1), on sait peu de choses: hérité d'un scénario de Kubrick que ce dernier, mort avant l'heure, n'a pu mener à terme, il a, pour héros, un petit garçon synthétique qui rêve de devenir un humain.

En attendant sa sortie sur les écrans américains fin juin, un certain nombre de «faux» sites d'apparence anodine, jusque-là soigneusement noyés dans la toile, ont progressivement fait surface grâce à quelques indices, subtilement distillés. La rumeur se répand après la mise en ligne de la nouvelle bande-annonce du film (2). Dans le générique se dissimule un crédit sibyllin venu chatouiller la curiosité des internautes: «Thérapeute pour machines intelligentes: Jeanine Salla.» Une rapide recherche sur un moteur aiguille l'internaute sur la page d'accueil d'une «Université mondiale de Bangalore, la plus réputée de tout le système solaire». L'énigmatique Jeanine Salla y est professeur de «psychologie computationnelle». Par des liens cachés, on découvre sa bio et un numéro de téléphone pour la contacter. Puis, de fil en aiguille, l'internaute est entraîné dans un jeu de