Menu
Libération
Interview

«L'Occident est inhibé face aux créatures artificielles»

Article réservé aux abonnés
Mais les robots humanoïdes présentent bien des avantages, estime Alain Girault .
publié le 12 mai 2001 à 0h52

Peut-on imaginer un robot mobile capable d'évoluer dans un environnement domestique sans trop de danger pour ses «maîtres» ? La robotique domestique a-t-elle un avenir ?

Dans l'état actuel des recherches, les problèmes qui se posent sont plus au niveau de l'autonomie énergétique et des fonctionnalités que du danger pour les humains. Toutefois l'apparition de robots domestiques peut être envisagée dans une dizaine d'années. Les ingénieurs de Honda ont fait le pari de vendre de tels robots, à peu près au prix d'une voiture. Mais rappelons qu'aujourd'hui de nombreux problèmes scientifiques subsistent. Cela reste une perspective à long terme.

Pourquoi les chercheurs japonais (du moins certains) sont-ils apparemment plus intéressés par le modèle humanoïde (ou animaloïde..) que les chercheurs européens ou américains ?

Ce déficit n'est pas dû aux chercheurs mais plutôt au manque d'intérêt de l'industrie. Le coût de fabrication d'un robot est en effet très élevé ­ de l'ordre de 600 000 F pour le robot BIP2000 (1) ­, et sans l'investissement des entreprises, beaucoup de projets ne sont jamais fabriqués et restent «dans les cartons». Sans doute la culture occidentale souffre-t-elle d'inhibitions réelles face aux créatures artificielles, alors que la culture japonaise entretient une grande fascination pour ce genre de réalisations. Ce qui explique que les industriels japonais se soient beaucoup plus impliqués dans les robots humanoïdes que leurs homologues européens et américains.

L'anthro