Moi les robots, j'ai rien contre, en général. Mais pour les vieux, c'est un peu salaud. Avant on les mettait dans des hospices, et ça, ça ressemble à un hospice informatisé. Les vieux ont besoin de compagnie, et c'est moche de dire ça, mais mieux vaut un bon chien qu'un robot.. Je vais avoir 40 piges. Ce que je vis actuellement me donne une impression à la fois flippante et agréable celle de vivre dans un de ces romans de science-fiction que je lisais quand j'avais 17 ans, les bouquins d'Isaac Asimov, d'Arthur C. Clarke, des trucs comme Demain les chiens.. Pendant ma dernière tournée en Bolivie, j'ai rencontré un vieillard qui m'a répété plusieurs fois cette phrase que j'ai d'ailleurs mise dans mon disque: «El futuro llego hace rato», quelque chose comme «le futur est déjà arrivé». Y a qu'à voir les galeries commerciales, c'est vraiment futuriste. 2001, Odyssée de l'espace, on est en plein dedans. Mais ça ne me fait pas flipper du tout. Je trouve tout ça plutôt intéressant.
Quand tu passes la frontière américaine en venant du Mexique, à Tijuana, et que tu prends l'autoroute pour Los Angeles, tu te dis que tu y es vraiment. Les Etats- Unis c'est déjà Blade Runner. Ça, en revanche, ça me fait peur. C'est froid, inhumain.
En fait, les robots je vis avec en tant que musicien. En studio, on n'arrête pas d'utiliser des machines, et pas besoin qu'elles ressemblent à un ours en peluche ou un homme pour qu'on échange avec elles. Je leur parle, aux machines. Je peux même dire que j'ai