Que faudra-t-il pour que les robots chiens de compagnie et les peluches communicantes cèdent la place à de véritables machines douées d'intelligence? «Il est idiot de dire que l'on va copier ce qu'il y a de plus difficile, l'être humain.» Pour Jean-Arcady Meyer, du laboratoire Animat au CNRS, il ne faut pas brûler les étapes. «On a fini par battre le champion du monde d'échecs avec une machine. Mais combien de temps a-t-il fallu? De plus, le logiciel ne brillait pas spécialement par son intelligence.»
De fait, les scientifiques ignorent toujours quelle est la bonne approche pour simuler efficacement le fonctionnement d'un cerveau, fût-il rudimentaire. En dépit de la formidable percée technologique des ordinateurs, le cerveau informatique reste très rudimentaire et inadapté à la gestion des informations sensorielles ou à la prise de décision. «C'est sûr que plus on dispose de vitesse de calcul, plus on progressera», dit Jean-Arcady Meyer. Mais le problème est ailleurs. «On ne sait pas très bien comment fonctionnent individuellement les neurones. De là à maîtriser leur fonctionnement connecté par milliards..» Le chercheur prône une démarche pragmatique qui «passe par les étapes d'adaptation que le vivant a suivi avant de donner naissance à l'homme». D'où la démarche des «animats»: de petits robots réels ou simulés dotés, par exemple, des capacités d'adaptation d'un cafard. Son collègue Philippe Coiffet, du Laboratoire de robotique de Paris, reste lui aussi prudent. «A mon avis,