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Libération
Critique

Hitchcocktail

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publié le 20 juin 2001 à 1h18

A l'occasion de la splendide exposition «Hitchcock et l'art: coïncidences fatales», le Centre Pompidou organise une rétrospective quasi intégrale des oeuvres filmées du maître du suspense. Une programmation, qui outre ses chefs-d'oeuvre anglais (les 39 Marches, Une femme disparaît...) et américains (Vertigo, Mais qui a tué Harry?...), propose quelques raretés comme des épisodes de la série télé Alfred Hitchcock présente et, aujourd'hui, les deux courts-métrages de propagande antinazie réalisés par Sir Alfred pendant la Seconde Guerre mondiale. En janvier 1944, Hitchcock, de son propre aveu «trop âgé et trop gros pour prendre du service dans l'armée», décide de participer à sa manière à l'effort de guerre contre le IIIe Reich. Il accepte une commande du ministère de l'Information britannique pour réaliser deux courts métrages de fiction destinés à être «projetés partout en France, aussitôt que les Allemands perdraient du terrain pour que l'on comprenne les problèmes de la Résistance». Problèmes: Bon Voyage et Aventure malgache ne furent jamais distribués ni en France ni au Royaume-Uni ­ les deux films, tournés in french avec des acteurs des Forces françaises libres et donnant le beau rôle aux Froggies, le gouvernement de Sa Majesté ne prit pas la peine de les sous-titrer pour les diffuser at home. Si Aventure malgache expose de manière un rien trop didactique les affrontements entre pétainistes et gaullistes à Madagascar, Bon Voyage évoque l'atmosphère des premiers films angl