Le développement de l'éner gie éolienne se heurte à un obstacle inattendu: l'opposition des riverains. Un peu partout en France, des associations se sont créées, avec pour objectif commun la lutte contre l'implantation de «gigantesques éoliennes dans des paysages naturels splendides», comme le proclame l'association Bien vivre en Caux, sur son site Internet (1). Pour l'heure, la représentativité de ces associations est très difficile à mesurer. Mais pour Chantal Laumonier, sociologue au Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB), leur influence ne doit pas être sous-estimée: «Les associations ont été très actives, très vite. C'est significatif de quelque chose. Si chaque commune a son site éolien, il risque d'y avoir des problèmes. J'ai dit à l'Ademe [Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie, qui pilote le programme de développement de l'éolien en France, ndlr]: si vous voulez développer l'éolien, il faut les prendre en compte.»
Consultation. Ce que veulent les populations, c'est être entendues. Voire consultées. Toutes affirment ne pas être contre les éoliennes mais «contre les implantations anarchiques d'éoliennes dans des paysages remarquables», comme le dit Yves-Antoine Méchet, de l'association Bien vivre en Caux, qui se bat contre un projet d'implantation sur les falaises de Fécamp. Jean-Paul Delette, président de l'association Bon Vent, milite lui contre la floraison d'un bouquet d'éoliennes sur le plateau du Larzac. «Sur l'emplacement prévu, on