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Libération
Interview

«La mer, avenir de l'éolien»

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publié le 23 juin 2001 à 1h20

Après trente ans de luttes militantes, le vent devient un instrument de lutte contre l'effet de serre. Exit la lubie d'écolo en quête d'autonomie, et place au business. L'électricité éolienne devrait rejoindre l'hydroélectricité au catalogue des grandes sources d'énergie. Un mode de production qui sera sous perfusion économique pendant quinze ans, mais dont la rentabilité pourrait être rapide si l'Europe parvient à taxer la production de gaz à effet de serre.

La décision de fixer un prix élevé d'achat de l'électricité éolienne va-t-elle changer la donne énergétique?

Pendant plus de vingt ans, la porte d'accès à l'éolien était fermée. Le plan «Eole 2005» l'avait entrebâillée et la voilà enfin ouverte. C'est une révolution culturelle qui clôt vingt-cinq années de débats. Le tarif est suffisamment incitatif pour que la filière décolle. Le programme se traduira, sur la facture électrique des citoyens, par un surcoût inférieur à 1 centime le kilowattheure. Mais n'oublions pas que d'autres formes d'énergie ont été subventionnées pendant longtemps avant d'être rentables. L'appui de la collectivité permettra de voir si cette filière est compétitive d'un point de vue économique et acceptée par les citoyens.

N'y a-t-il pas un risque de rejet des éoliennes?

C'est vrai que l'impact paysager peut faire peur. Mais on a pu construire des silos à grains, des châteaux d'eau et des relais de téléphonie. Imaginez qu'on invente aujourd'hui les phares et qu'on en installe sur les côtes. Il y aurait